BLOGUE L'injustice nous fait parfois dire des bêtises. Heureusement, il y a un moyen subtil de ne plus péter une coche.
Dequelle manière as-tu réagi face à cette situation Comment Léon-Alfred réagit-il face à cette injustice (réfère-toi aux 3 colonnes que. nous avons établies au début du cours) .. Mais au fond, qu'est-ce que la justice. 6. Voici comment est représentée la justice. Essayons de trouver une signification. aux différents éléments qui la composent: 3 • La balance
Voicivotre nouvelle "Capsule V.I.P. avec P. Guy #50" du Carrefour ChrĂ©tien des Maskoutains du jeudi 3 fĂ©vrier Ă 19h. Dans cette capsule, P. Guy rĂ©pond Ă
Ontraite ensuite des figures majeures illustrant la tension entre Dieu et le mal, à travers Caïn et Abel, Job, l’injustice de Dieu et la méchanceté de l’homme ; ceci impose une conversion, dont le modèle biblique est celui des pèlerins d’Emmaüs, et de Paul renversé sur le chemin de Damas. Aimer la Bible, c’est aimer l’homme jusque dans sa méchanceté, et Dieu jusque dans
Aujourdhui, Pasteur Michaël Lebeau nous encourage avec la pensée du jour intitulée : "Christ : notre modèle face aux injustices". En deuxième partie d'émission, Pasteur Marcel Kouamenan témoigne de certaines des injustices qu'il a vécues et explique que ce genre d'épreuves sont comme des diplômes spirituels dans son ministère.
Vay Nhanh Fast Money. Titre original Good News About Injustice Présentation Je défie quiconque de relever la tête indemne après s’être plongé dans ce livre. En fait, le conseil que j’adresserais aux candidats lecteurs est le suivant Ne lisez pas ce livre !... à moins d’être prêts à être choqués, remis en question, convaincus et transformés. » John Stott, extrait de la préface Les nouvelles internationales décrivent quotidiennement la prostitution enfantine, la persécution religieuse appuyée par les autorités, la violence raciale, la torture et le génocide. Comment réagir ? Des chrétiens ordinaires sont-ils en mesure de faire une différence ? Et que fait le Dieu de la justice ? Gary Haugen explique que Dieu a pour habitude d’utiliser l’improbable pour manifester sa justice et sa miséricorde. Ce livre décrit le parcours courageux de chrétiens qui ont pris parti pour la justice et appelle aussi l’Église à l’action. Haugen apporte des conseils concrets sur la façon dont les chrétiens peuvent se lever pour réclamer la justice dans le monde. Un livre d’une portée prophétique et capitale. Gary Haugen est un pionnier dans un secteur où les chrétiens devraient être en première ligne. » Philip Yancey La collection Environnement et justice sociale souhaite revenir sur les engagements nécessaires de l’Église et du chrétien dans la société. Elle réfléchit à la pertinence des actions menées dans le contexte et les cultures actuels. Gary Haugen est président d’International Justice Mission à Washington Il a travaillé au département des droits civils du ministère de la Justice américain et il a dirigé l’enquête ordonnée par les Nations unies sur le génocide du Rwanda. 2006 – 208 pages - 14 x 21 x cm
Tendre l’autre joue »… Qui n’a pas déjà entendu cette expression ? Elle est même entrée dans le langage commun, surtout d’ailleurs pour dire qu’on ne va pas la mettre en œuvre ! Je ne vais quand même pas tendre l’autre joue sans rien faire, non ?! Voilà qui montre bien le côté incongru de la position recommandée par Jésus. Même pour nous, chrétiens, elle est loin d’être évidente… Pourtant, les paroles du Seigneur sont claires [1] [Mt 5] 38Vous avez entendu qu’il a été dit Œil pour œil, et dent pour dent. 39Mais moi, je vous dis de ne pas vous opposer au mauvais. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre. 40Si quelqu’un veut te faire un procès pour te prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton vêtement. 41Si quelqu’un te réquisitionne pour faire un mille, fais-en deux avec lui. 42Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut t’emprunter quelque chose. Paroles radicales, choquantes, etc. Jésus serait-il donc maso », qu’il demande à ses disciples de se laisser battre sans réagir ? Non, évidemment… Mais alors, comment comprendre de tels propos ? Comment les mettre en œuvre ? Y a-t-il un but caché derrière tout cela ? Je propose quelques éléments de réponse dans ces quelques lignes. Contexte N’oublions pas, d’abord, que Matthieu fait partie d’un plus grand ensemble, le Sermon sur la montagneMt 5–7, le plus long discours de la part de Jésus dans un évangile[2]. Un texte-clé dans son enseignement. Le Maître y décrit ce qu’est la volonté de Dieu pour ceux qui se disent ses disciples, en termes de comportement, de relations humaines, de spiritualité, etc. Les paroles du Christ sont donc fondamentales pour la vie personnelle et la vie de l’Église… Vu leur caractère a priori impraticable, – aimer ses ennemis, quand même, c’est impensable ! –, on n’est guère surpris de de les voir inscrites dans le contexte d’un appel à la repentance. En effet, juste avant l’énoncé de ce Sermon, Matthieu présente Jésus, au tout début de son ministère, en train de prêcher [Mt 4]17 Dès lors Jésus commença à proclamer Changez radicalement, car le règne des cieux s’est approché ! Le Sermon sur la montagne est un programme le programme politique » du Royaume des cieux qui en Jésus-Christ s’est approché. Mais il s’agit aussi d’un programme auquel il faut se convertir, tellement il se situe à l’opposé de nos pulsions naturelles. Sans changement radical », sans repentance, nul ne pourra comprendre le bien-fondé des exigeantes paroles du Christ. Il faut un changement de mentalité pour voir les choses comme Dieu les voit – et pas comme nous nous aimerions les voir ou comme elles nous sembleraient normales ». Qu’avons-nous en Matthieu ? La section se compose d’un principe posé en antithèse Vous avez entendu … mais moi je vous dis » suivi de 3 applications . tendre l’autre joue à qui nous frappe sur la joue droite laisser le manteau à qui prend notre tunique faire 2 milles avec qui nous oblige à en faire un Le principe Mt de la loi du talion à la non-résistance Œil pour œil, et dent pour dent » le principe désigne ce qu’on appelle communément la loi du talion », énoncée en Exode Lévitique et Deutéronome Parfois compris comme une autorisation à la vengeance Il ou elle m’a fait du mal, donc je lui rends la pareille », l’objectif de cette loi était en réalité de régir la vengeance ou la punition qu’on était tenté d’infliger à celui ou celle qui nous avait volontairement ou involontairement fait du mal. Face à la folie meurtrière de la logique initiée par Lémek Si Caïn doit être vengé sept fois, Lémek le sera soixante-dix-sept fois ! », Gn Dieu instaure un principe d’égalité dans la sanction une seule vie pour une vie, un seul œil pour un œil, une seule dent pour une dent, etc. La loi vise donc un cadrage » face à la violence aveugle des hommes, face à leurs punitions exagérées par rapport aux torts commis à leur encontre, une sorte de vengeance équilibrée ». Il s’agit de mettre hors-jeu les représailles arbitraires et aveugles. Ainsi formulée, dans le contexte de l’Ancien Testament, la loi du talion est un progrès, à n’en pas douter. Mais, dans la nouvelle alliance, elle est appelée à être dépassée… La réaction à l’offense ne doit plus être la vengeance, même équilibrée Mais moi, je vous dis de ne pas vous opposer au mauvais », dit Jésus. Attend-il donc de ses disciples qu’ils acceptent plus ou moins passivement toutes formes d’injustices et de violences, sous prétexte de non-violence radicale et d’amour de l’ennemi ? Les applications qui suivent montrent qu’il s’agit de plus que cela[3]. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l’autre ! Mt Dans la culture juive de l’époque, la gifle sur la joue droite n’est pas seulement une insulte, mais encore un geste de mépris. En effet, frapper sur la joue droite, obligatoirement avec la main droite la gauche étant impure, oblige à gifler du revers de la main c’est une offense, de quelqu’un qui s’estime supérieur envers un autre, considéré inférieur, qu’il méprise. Dans un tel contexte, tendre l’autre joue oblige l’offenseur à toucher de l’intérieur de la main, ce qu’un juif ne peut offrir » qu’à un égal ou à une personne considérée pure. Il n’est donc pas question pour la victime d’adopter une attitude passive, mais de poser un geste qui oblige son agresseur à reconnaitre que celui qu’il frappe est un être humain comme lui. Il s’agit d’un acte certes non-violent, mais aussi d’un acte qui vise à contester la légitimité de celui qui s’est arrogé le droit de frapper, à l’interpeler dans l’espoir de lui faire prendre conscience de l’injustice par lui commise. Si quelqu’un veut prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton manteau ! Mt On retrouve la même logique. À l’époque de Jésus, la tunique et le manteau étaient les deux éléments essentiels de l’habillement et de la lutte contre le froid. Le manteau servait souvent de couverture pour la nuit. Or, la loi interdisait de garder pendant la nuit le vêtement éventuellement pris en gage dans la journée Ex ; Dt Jésus demande-t-il à ses disciples de renoncer à faire valoir leurs droits ? Si on se rappelle que le manteau est le seul bien qui ne peut être saisi, on peut deviner dans le geste préconisé plutôt un encouragement à provoquer le scandale révéler à celui qui agit injustement la dureté de son propre cœur. Pas plus qu’avec la joue tendue, Jésus ne recommande ici une attitude passive. Il encourage par contre à un geste audacieux qui, sans répondre à la violence de l’agresseur par une autre forme de violence, vise à toucher sa conscience pour espérer lui faire réaliser son injustice. Au lieu d’un mille, fais-en deux ! Mt À l’époque de Jésus, un romain la force d’occupation avait le droit d’exiger d’un juif que ce dernier porte ses affaires sur une distance de 1,5 km un mille = 1000 pas, soient env. 1480 m. Le geste, une nouvelle fois, ne doit pas être compris comme une invitation à subir passivement une injustice, mais à oser un geste pour ouvrir les yeux de l’adversaire sur l’illégitimité de son bon droit ». Jésus entend utiliser le système pour provoquer un retournement de situation peut-être même jusqu’à mettre le soldat en danger – car ce dernier aura du mal à justifier auprès de son supérieur qu’il a obligé quelqu’un à faire 2 milles. Dans cet exemple comme dans les autres, il n’y a nulle invitation à la passivité ou à la résignation. Le mal est un mal qui doit être dénoncé. Mais il s’agit de le faire avec les moyens du Christ, car l’auteur du mal reste un être humain qu’il faut essayer de gagner pour le Royaume. Autrement dit il s’agit d’attaquer avec amour » la conscience de l’autre, ou, comme l’exprime Chomé, d’adopter une stratégie non-violente pour conquérir le violent[4] ». Un appel à résister… avec les moyens de Jésus ! Il y a donc dans les instructions que donne Jésus un appel à résister. Il n’est pas question de laisser le mal s’exprimer sans rien dire ou faire, mais de réagir positivement pour interpeler la conscience de celui qui le commet. Non pas subir passivement, mais adopter un ou des comportements qui permettront de sortir de la spirale de la violence. Cependant, de telles actions ne peuvent se faire sur le mode de la violence. Elles ne peuvent en aucun cas porter atteinte à l’intégrité de l’adversaire. Elles doivent au contraire être empreintes d’amour à son égard Mt car sinon, l’engrenage de la violence ne fera que s’amplifier. Jésus attend donc de ses disciples une soumission qui se révolte ». Quelle est la raison à cela ? La raison de l’exigence Finalement, ce qui est en jeu, c’est l’instauration d’une vraie justice une justice supérieure à celle des scribes et pharisiens Mt D’un point de vue biblique, une telle justice dépasse notre conception de la justice selon laquelle justice est faite » quand un coupable a été puni. Elle vise, au-delà de la punition d’un coupable, la guérison et la restauration des relations, la réconciliation ce que la Bible appelle la paix, le shalom, dans toutes ses composantes des hommes avec Dieu, des hommes entre eux, des hommes vis-à -vis de la création. C’est cette justice que Jésus est venu accomplir Mt rendre possible, et vers laquelle il appelle ses disciples à tendre. Parce qu’il existe des justices arrangeantes qui profitent à ceux qui les exercent, des justices bibliques » insuffisantes le talion, Jésus commande à ses disciples de viser plus haut, à pratiquer dès maintenant la justice qu’il est venu instaurer, du Royaume une justice qui, si elle prend en compte le mal et le dénonce, n’en vise pas moins – et d’abord – la guérison des relations, la réconciliation. C’est pour donner une chance à cette justice de s’établir qu’il faut tendre l’autre joue, laisser son manteau, faire un 2e mille… Il s’agit pour les disciples d’adopter des comportements et des attitudes qui permettront de sortir de la spirale de la violence, en interpelant les consciences de ceux qui commettent cette violence – dans l’espoir que de cette prise de conscience salutaire découleront la repentance, le pardon, et pourquoi pas alors une possible réconciliation. Mais il y a un prix car pour le disciple, cela pourra signifier s’exposer, prendre sur soi, parfois à ses risques et périls… Tendre l’autre joue »… Il ne s’agit donc pas d’être maso », mais d’être des disciples fidèles, qui contribuent par leur témoignage à l’avancement du Royaume de Dieu en ce monde. Car, dit Jésus, [Mat 5]20 … si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez jamais dans le Royaume des cieux. __________________________ Pour aller plus loin Miller John, Heureux ! Le Sermon sur la montagne pour aujourd’hui, coll. Les Dossiers de Christ Seul, Éditions mennonites, 1-2015 Chomé Étienne, Tends l’autre joue. Ne rends pas coup pour coup. Mt Non-violence active et Tradition, Lumen Vitae, 2008 [1] Les passages bibliques sont cités d’après la version de la Nouvelle Bible Segond. [2] Il est probable que le Sermon tel que Matthieu le livre est le fruit d’un réassemblage de plusieurs enseignements de Jésus. On retrouve chez Luc le même enseignement, disséminé dans l’évangile. [3] Je m’inspire pour ce qui suit d’Étienne Chomé, Tends l’autre joue. Ne rends pas coup pour coup. Mt Non-violence active et Tradition, Lumen Vitae, 2008, particulièrement aux pages 2-41. [4] Ibid.
"Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leurs âmes au fidèle Créateur, en faisant ce qui est bien." 1 Pierre Vous POUVEZ résister à la colère lorsqu’on vous traite mal. Regardez à Jésus et efforcez-vous de lui ressembler dans les difficultés. Il restait toujours le même… Une des choses qui met généralement les gens en colère, c’est d’être traités injustement. J’ai souvent été la victime impuissante de maltraitances. C’était difficile à gérer, mais Dieu m’a réconfortée avec 1 Pierre qui dit que lorsque nous souffrons injustement, nous pouvons remettre notre âme à Dieu, qui ne nous laissera jamais tomber. Nous devons nous placer entre les mains de Dieu et lui faire confiance, même lorsque les autres ne nous traitent pas bien. Je suis convaincue que Dieu permet parfois que nous souffrions injustement, parce que de telles situations sont l’occasion pour lui d’œuvrer en nous. C’est ainsi que les maltraitances que j’ai subies m’ont appris à traiter les autres correctement. Lorsque Dieu délivra les Israélites de l’esclavage en Égypte, il les fit passer par le désert pour atteindre la Terre promise. C’est au travers des difficultés et de l’adversité rencontrées dans le désert qu’ils apprirent les leçons qui leur permirent d’entrer en possession du pays que Dieu voulait leur donner. La vérité est que nous apprenons davantage dans les temps difficiles que lorsque tout va bien. Nous devons décider de continuer à faire ce qui est juste au milieu de l’épreuve – de quelque nature que soit celle-ci. Peut-être pensez-vous que vous n’avez pas reçu la promotion que vous méritiez. Ou une personne à qui vous faisiez confiance vous a-t-elle trahi, ou encore vivez-vous une tragédie d’ordre personnel… Regardez à Jésus et efforcez-vous de lui ressembler dans les difficultés. Il restait toujours le même… Il ne se mettait pas en colère parce qu’un autre s’emportait, ne devenait pas négatif quand les autres l’étaient. Il avait confié sa vie à Dieu. Il savait que Dieu avait toujours le contrôle de la situation, quelle que soit la façon dont on le traitait. Une action pour aujourd'hui Prenez aujourd’hui la décision de ne plus éprouver de colère envers ceux qui vous traitent mal. Faites confiance à Dieu. Placez votre vie entre ses mains et laissez-le gérer la situation. Il ne vous laissera jamais tomber ! Vous avez aimé ? Partagez autour de vous !
En scrollant » cette page, vous pourrez consulter son contenu en 1 vidéo, 2 podcast ou 3 texte. EN VIDEO RETRANSCRIPTION On dit souvent que la vie est injuste. Mais, pourtant, au quotidien on s’attend à ce que ce soit différent, à ce que l’on reçoive un juste salaire ou une juste récompense pour nos efforts. Bref, on s’attend quand même à ce que la vie soit juste. Mais, dans les faits, ça ne se passe pas toujours ainsi et c’est souvent source de frustration, d’impuissance et même de souffrance. Et, comme vous vous en doutez, dans ce 7ème épisode de la série Agir », on va parler du sentiment d’injustice et de ce que ça déclenche chez nous, que nous en soyons victimes ou témoins. L’injustice est un sentiment puissant dont on a souvent du mal à se défaire et qui peut nous peser pendant très longtemps, nous laissant souvent incapable de reprendre la main sur la situation. Ca peut être par exemple, une promotion qui vous passe sous le nez malgré tous les efforts que vous avez faits, un licenciement inopiné, un manque de reconnaissance au travail ou dans votre vie personnelle…Etc. Ce qui pose problème dès le départ est que, que notre sentiment d’injustice soit légitime » ou non, dans la réalité, la justice est une belle intention mais qui n’est jamais 100% atteinte. On peut le constater tous les jours dans le monde. Mais, pour autant, dans nos sociétés dites modernes » on souhaiterait qu’il en soit autrement et que l’injustice ne passe pas par nous. En fait, la justice est un mot que l’on emploie souvent mais sans réellement savoir ce que l’on met derrière. Or, dans la justice on trouve 3 notions distinctes L’égalité, on sattend à ce que chacun soit traité de manière identique / égale Le mérite, qui postule que chacun recevra une contrepartie équivalente à son travail ou à ses efforts dans sa vie professionnelle, à l’école, même en amitié ou en amour… L’autonomie qui permet à chacun d’être décisionnaire de ses actions, maître de son destin encore plus dans le monde du travail où le lien hiérarchique prive » le collaborateur d’une partie de sa liberté, où il est important de lui faire sentir qu’il participe, a minima, à la prise de décision et qu’il est pris en compte. Et ce qui est assez intéressant, c’est que le plus souvent nous n’accordons aucun intérêt ou réelle pensée à la justice jusqu’à ce qu’une situation d’injustice se présente pour nous ou les personnes qui comptent pour nous. Si je voulais faire un peu de provocation, je dirais même que nous ne sommes pas POUR la justice, mais CONTRE l’injustice. Et cette distinction est de taille. Le problème de l’injustice c’est qu’il est extrêmement difficile de dire objectivement s’il a réellement injustice. Comme on l’a vu la notion de justice est très large et fondée en grande partie sur une intention, c’est plus comme une ligne directrice à suivre qu’une vérité absolue et claire. Bien sûr pour celui ou celle qui la ressent, c’est bien réel mais certains biais peuvent entrer en jeu et fausser nos perceptions. L’injustice est souvent identifiée en se comparant aux autres en effet s’il n’y a pas de situation ou de personne à laquelle se comparer comment dire qu’il s’agit d’une injustice ?. Or, comme on l’a vu dans l’épisode 2 de la série sur le fait de se comparer aux autres, on sait très bien ce que l’on a fait qui mériterait une juste contrepartie, mais en ce qui concerne les autres, on ne voit que la partie émergée de l’iceberg. Ainsi de l’action de comparaison au sentiment d’injustice, il n’y a qu’un pas très mince et qui est aisément franchi. Car le plus souvent la conclusion de nos comparaisons est que les autres sont mieux lotis que nous, que ce soit en salaire, en biens matériels, en bonheur… Et, une fois l’injustice prouvée » par ces comparaisons bancales ou incomplètes, nous voilà conforté dans notre bon droit nous sommes bien victimes d’une injustice. Et le choix de ce mot victime » est important parce que, dans ce contexte et j’exclus délibérément les situations plus graves, susceptibles de poursuites judiciaires de cette réflexion, cela signifie que l’on est en train de subir. Et en se positionnant ainsi, même inconsciemment, on se retrouve à attendre que l’on vienne nous sauver » ou que les choses se résolvent d’elles-mêmes puisque c’est nous qui sommes lésés » dans l’affaire. Attention, je ne dis pas que votre douleur face à l’injustice n’est pas véritable ni même que l’injustice que vous ressentez n’en est pas une. Bien sûr, vous avez le droit d’exprimer votre frustration et votre souffrance. En revanche, en ruminant trop longtemps ces sentiments, qu’obtenez-vous ? Rien du tout ! Vous avez juste moins d’énergie et vous alimentez vos émotions négatives qui concentrent votre attention uniquement sur le problème, ce qui ne fait pas évoluer la situation d’un pouce ! Sachez que je ne suis pas de l’école qui dit que l’on est responsable de tout ce qui nous arrive. Tout le monde n’a pas les mêmes cartes au départ, c’est clair. En revanche, notre vie est bien la somme des événements extérieurs qui nous ont impacté et de nos choix et nos actions. C’est l’ensemble de ces éléments qui nous a conduit là où l’on en est aujourd’hui. Cela ne veut donc pas dire que toute injustice nous exonère de nos responsabilités. Lorsque l’on fait face à un sentiment d’injustice, il est toujours pertinent de l’interroger pour en valider la légitimité. Mais quelle que soit la réponse, même si l’injustice est réelle, c’est à nous d’agir pour sortir de cette situation. Et cela implique parfois, et c’est quelque chose de difficile à admettre, que justice ne nous sera peut-être pas rendue. Si vous restez bloqué au stade de victime » et de l’alimentation de vos pensées négatives, vous restez bloqué dans un état d’esprit négatif dans lequel aucun changement positif ne peut être accompli. Vous devez reprendre le contrôle de la situation avec les cartes, quelles qu’elles soient, que vous avez en main à ce moment-là . Vous ne pouvez pas changer le passé ni agir sur les événements extérieurs hors de votre contrôle. En revanche, vous pouvez choisir la façon dont ces événements vont vous affecter et comment vous allez y réagir. Et pour cela il faut sortir de la zone de préoccupation où vous n’avez pas de pouvoir d’agir où vous êtes une victime » pour reprendre la main et agir dans votre zone d’impact où vos choix et vos actions sont sous votre contrôle. La souffrance liée à l’injustice est souvent entretenue par l’inaction et l’indécision. Dès lors que vous passez à l’action, votre état d’esprit change car vous ne subissez plus. Vous connaissez sûrement cette citation attribuée à l’empereur romain Marc Aurèle Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre » il en existe de nombreuses variantes que ce soit la prière de la sérénité ou le mantra des Alcooliques Anonymes. Ainsi face à une situation injuste demandons-nous ce que nous pourrions faire et qui soit juste pour sortir de cette situation ? Il vaut mieux faire le premier pas et agir, quitte à ce que l’injustice ne soit jamais punie », plutôt que d’avoir raison, se draper dans son bon droit » et sa légitimité et de foncer droit dans le mur… C’est vrai, vous n’aurez peut-être pas eu la justice que vous souhaitiez ou que vous pensiez mériter, mais en passant à l’action vous aurez la sensation de reprendre le contrôle de la situation. En sortant de cet esprit négatif qui vous affecte face à l’injustice, vous serez à même de sortir de l’impasse et, pourquoi pas, peut-être, faire de cette situation une opportunité ou une occasion de rebondir. Mais pour cela, il faut lâcher prise face à l’égalité et la justice, pour agir. Donc, pour reprendre le contrôle, passez à l’action en sachant ce que vous voulez ! Et si vous ne connaissez pas vos objectifs, vous pouvez télécharger gratuitement la fiche outil fixez ses objectifs » pour les déterminer en cliquant sur le bouton ci-dessous. A vous de jouer reprenez les rênes dès maintenant ! 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A télécharger ici >>> Rencontre Régionale CMDF Dourdan- 10 Mars 2018 Comment faire peuple dans une société d’individus ? Intervention de Marie-Agnès Fontanier et Jean-Christophe Houot Introduction Nous avons choisi ce thème car notre société nous interroge. Comment faire peuple dans notre société d’individus. Sommes-nous dans une société soi-disant émancipée encore faut-il définir le contenu de cette émancipation jouissance, puissance, intérêts ? Ou bien sommes-nous dans une société désespérément fragmentée, impossible à réconcilier au point de vouloir faire marche arrière… et retrouver nos vieux principes de la famille et de la patrie… ? Comment faire peuple dans une société d’individus ? Pas facile comme question… Mais en tant que chrétiens, il est difficile de fuir la question surtout quand la société parle de peuple… Évidemment, nous prendrons le mot peuple » au sens noble et courant du terme. Quand on dit peuple », il s’agit d’un ensemble d’individus… un ensemble constituant une unité fondamentale capable de dépasser les intérêts particuliers. L’homme est-il capable de faire peuple ? Lui qui est un homme de raison ? Entendons-nous bien, sa raison peut être de l’ordre du calcul, des connaissances, du savoir, de la connaissance des causes produisant tels effets. Mais sa raison peut être aussi de l’ordre du raisonnable, de la liberté… Une vie peut être raisonnable quand elle est sensée, quand elle a un but, une raison d’agir ainsi et pas autrement. Pour résumer l’homme a une raison qui procure du savoir qu’il a appris ou calculé selon ses neurones. Et il a une raison qui lui procure un sens et qu’il a lui-même choisi, décidé selon sa propre volonté. Exemple, le nucléaire… tout ce qui est bien calculé ou su n’est pas forcément bon à faire. Sans entrer dans le débat… nous connaissons tous la formule pour faire du nucléaire ne me la demandez pas!, mais malgré cette connaissance, est-il bon pour l’homme d’avoir des armes nucléaires ? Sujet à débattre et impossible à décider par un calcul… Par conséquent, toutes les vérités ne sont pas forcément bonnes à dire ou à faire. La vérité peut être blessante… Et réciproquement, tout ce qui serait bon à faire n’est pas forcément réalisable… D’où la problématique comment concilier le juste et l’efficace ? Tout ce qui est juste n’est pas forcément efficace. Tout ce qui est efficace n’est pas forcément juste. Question sans réponse préétablie, mais toujours à établir, à élaborer… ensemble… Et cela est d’autant plus difficile que nous sommes confrontés en permanence à différents types de violences qui nous empêchent de vivre ensemble bien. Ces violences peuvent s’exprimer par des décisions arbitraires, sans écoute de l’autre, croyant avoir la vérité. On fait de notre propre vérité la vérité de tous. On impose sa vérité. Les violences peuvent être aussi très rationnelles, très calculées. Par le calcul on croit posséder l’irréfutabilité… au risque d’oublier ce qui fait l’humanité de l’homme. Or, comme on l’a vu, la liberté ne se calcule pas. L’histoire d’un homme ne se résume pas à sa biologie, à sa logique de vie. L’homme est aussi une biographie, un récit de vie, faisant de cette suite d’événements vécus une vie sensée. Ainsi, prenant conscience de ces violences, nous saisissons que l’homme est un être de raison, mais qu’il n’en est que capable… ! Son humanité reste à faire ! En tant que chrétien, quelle sera notre manière d’être en société pour aider à faire peuple, faire humanité les uns avec les autres ? Plan Nous avons choisi d’aborder quatre tensions que nous pouvons vivre là où nous vivons et au sein desquelles nous sommes envoyés pour faire peuple. Il s’agit de 1 le droit à » versus le bien commun » ; 2 les réseaux sociaux » versus l’émancipation de l’individu » ; 3 Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromages ? », 4 Les périphéries » versus les centres de décisions ». À travers ces 4 axes de réflexion, ces 4 tensions qu’on vous propose et qu’on espère créatrices, on vous invite à réfléchir ensemble à la question comment faire concrètement » du commun et où personne ne serait en option… ? 1er Axe le droit à » versus le bien commun » Il est vrai que le progrès politique, c’est le respect de la liberté. Mais la régression politique, c’est l’absence de réflexion sur le contenu de cette liberté. Est-ce que la liberté est tout est permis », c’est ma cause à moi d’abord et le reste je m’en moque » ? La difficulté… J’ai le droit »… cette phrase peut être dangereuse quand elle récuse la légitimité du bien commun et place l’intérêt particulier au-dessus de l’intérêt général. Sans noircir la situation, l’individualisme de nos sociétés a créé une confrontation entre les droits de » qui sont des libertés fondamentales, et les droits à ». Les premiers sont inaliénables et doivent être garantis par l’État. Les seconds sont des projets sociaux à réaliser, des buts concrets dans la vie. Le problème surgit quand la société multiplie ses revendications. Il ne s’agit pas d’être contre l’émancipation de l’individu. Mais pour vivre ensemble, il est essentiel d’accepter une limite à ses droits. Il serait dommage de transformer les droits à » en des biens de consommation s’insérant sur le marché, selon la loi du marché, la loi du plus offrant, la loi du plaisir, de l’agréable, toujours très bien calculée… au bénéfice de certains et au détriment d’autres… Les droits de l’homme… qu’est-ce que c’est ? C’est déclarer que les individus naissent libres et égaux en droit… en droit » seulement… Or, de fait », les hommes naissent inégaux et dépendants contrairement à ce qu’énonce la déclaration. Autrement dit, les droits de l’homme fournissent une inspiration, mais elle est totalement insuffisante par elle-même. Il faut la compléter par le réalisme politique, c’est-à -dire la connaissance approfondie du terrain sur lequel on se mouille. C’est pourquoi, vient ensuite avec la révolution industrielle et l’émergence du mouvement ouvrier, la revendication des droits sociaux » comme le droit au » travail, le droit à l’éducation et bien d’autres qui seront au centre de la scène politique et syndicale des années 1880 aux années 70. Le but est bien de compléter les droits de » l’homme. Ces droits sociaux, ces droits à » ont pour but d’aller vers l’égalité réelle, et non formelle, des conditions de vie santé, travail, éducation. Peut-on rester zen quand la réparation de la chasse d’eau se fait attendre 9 mois chez une dame de 81 ans, handicapée et soulevant difficilement ses seaux d’eau ? Peut-on rester zen quand des enfants Roms ne peuvent être scolarisés alors que l’instruction est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans ? Peut-on rester zen quand des gens renoncent aux soins parce qu’ils ne trouvent pas de médecin acceptant la CMU ? Il ne s’agit plus de se limiter à l’égalité juridique. Nous sommes tous égaux juridiquement. Aujourd’hui, il s’agit de se battre contre les inégalités sociales et économiques réelles ». Mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à une troisième étape de la définition de ces droits. Ces droits deviennent des droits personnels, des droits individuels. Ex le droit à l’enfant… Le droit à une santé de luxe… Le droit à la meilleure éducation pour mes enfants, le droit à grandir avec ceux qui lui ressemblent pour lui garantir une plus grande autonomie à venir quitte à écarter du système d’autres enfants différents… Autre exemple, le communautarisme… le droit à fixer ses propres lois, contraires à la déclaration des droits de l’homme, sous prétexte du droit à la différence… Ce droit à la différence peut nous conduire à une différence de droits… Par conséquent, les droits à » peuvent s’opposer les uns aux autres et créer de la violence entre groupes sociaux… Et chacun croit de plus en plus avoir le droit à tout, tout de suite. Que faire ? Comment alors trouver des crans d’arrêt à la décomposition du tissu social ? Comment freiner cette atomisation et favoriser l’avancée ensemble, favoriser l’élaboration du collectif… et cela tout en favorisant l’émancipation de chacun… ? Est-ce que ces accomplissements personnels ne s’éloignent pas des projets collectifs, d’un avenir pensé ensemble, qui intégrerait tout le monde, essayant de concilier le juste et l’efficace ? Comment faire pour que la protection de plus en plus méticuleuse des droits individuels ne se fasse pas au détriment du bien commun ? Écoute de la Parole Luc 15, 15-16 le fils alla se mettre au service d’un des citoyens de ce pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait » Un homme avait deux fils. L’un d’eux veut prendre sa part. Le père lui donne les moyens » de vivre. Puis il part. Or, lui qui voulait vivre sa vraie autonomie, sa vraie liberté, s’est retrouvé à vivre au niveau des cochons… Il a même voulu manger ce qu’ils mangeaient… des gousses… Dans la version grecque keration, des petites cornes. La corne dans la bible, c’est la puissance. Il a voulu manger des petites puissances, celles qui nous font croire qu’on est tout puissant, qu’on est le meilleur, qu’on n’a besoin de personne. Alors on va fouiner comme des cochons, on va tout faire pour en trouver, tout faire pour se nourrir de ces gousses de puissance, quitte à se rouler dans la boue, quitte à se dévisager et dévisager notre humanité… Et le fils aîné… Il ne sait rien de la grâce d’être au bercail, de la liberté réelle qui est la sienne en tant que fils le père lui dit tout ce qui est à moi est à toi ». Mais il est aveugle devant les possibles qui lui sont déjà offerts… il est aveugle devant cette vie qui lui est offerte gratuitement. Le fils aîné ne veut pas recevoir cette vie. Il veut la mériter, la gagner, la posséder, se l’accaparer. Il est accaparé par sa volonté d’accaparer… il est comme un animal de ferme, comme un animal en ferme, enfermé. Finalement comme son frère, non à l’état de citoyen, mais comme un cochon… D’ailleurs, je dis son frère », alors qu’il n’a même pas reconnu son frère… commun ». Il dit à son père ton fils que voilà » Luc 15,30 … ton fils… » et non mon frère… ». Il n’a pas été lui-même frère… il n’a pas été au plus profond de lui-même. Jésus aussi disait éloigne de moi cette coupe » … qui était pourtant pour la multitude » … Partager la coupe, partager nos droits, nos possibles sera toujours une exigence… Questions pour approfondir Comment considérons-nous nos droits ? Puissance ou possibilité ? Quelles sont les exigences du côté du droit qui apparaissent aujourd’hui dans notre société pour viser le bien commun ? Est-ce qu’elles génèrent de l’épuisement ou de l’énergie ? Du désengagement ou de la foi en la vie ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 114 Comme les invités au festin de la parabole Luc 14,15-24 nous sommes conviés à participer à quelque chose de plus grand que nous – et ce quelque chose » qui est en cours, attend notre implication généreuse pour grandir et se ramifier encore. 2e Axe les réseaux sociaux » versus l’émancipation de l’individu » Aujourd’hui, on peut s’interroger sur l’utilisation des nouvelles technologies et l’émancipation des individus, l’émancipation de leur humanité, de leur connaissance, de leur liberté qu’elles sont censées améliorer… La situation Il ne s’agit pas de s’opposer à ces nouvelles technologies. Internet, réseaux sociaux, intelligence artificielle… personne ne peut y échapper ! Ce serait un déni de la réalité. De plus, heureusement qu’elles sont là ! Exemples En transmettant rapidement les informations, elles nous aident à lutter contre certaines maladies. Elles nous aident à dénoncer rapidement et efficacement les violations des droits de l’homme Amnesty ou d’autres peuvent se mobiliser en faveur d’un homme menacé ou d’une cause. L’affaire Weinstein et les réseaux sociaux ont libéré la parole des femmes sur le harcèlement. Ils ont contribué à favoriser le droit des femmes à être respectées, à être protégées contre les prédateurs. Ces nouvelles technologies nous aident à organiser une mobilisation pour renverser une dictature elles ont bien servi lors des révolutions arabes. Et évidemment, au quotidien, elles nous aident à garder le contact avec des personnes éloignées… A l’inverse, nous pouvons questionner l’usage de ces nouvelles technologies si efficaces ». Favorisent-elles l’émancipation de l’individu quand on apprend que les analyses marketing nous poussent à ne fréquenter que ceux qui nous ressemblent, que ceux que l’on a envie de rencontrer, ceux qui pensent et vivent comme nous… Est-ce que Internet n’est pas en train d’associer l’universalité des liens avec l’indépendance complète des acteurs ? Est-ce compatible ? Ces nouvelles technologies favorisent-elles l’émancipation de l’individu quand elles nous poussent à consommer, quand elles créent en nous de la dépendance et non de l’autonomie ? Lorsque des grandes firmes contrôlent ces nouvelles technologies et ont le monopole » du marché, sont-elles encore respectueuses d’une politique de libre !!! » échange ? Lorsque ces grandes firmes nous mettent au cœur de la société par leurs réseaux sociaux, ne sommes-nous pas devenus les play-mobiles, les jouets de leur jeu, autrement dit… hors-jeu de la société ? De plus, ces nouvelles technologies ne respectent pas l’environnement. Leur fabrication nécessite une consommation exponentielle de métaux précieux au prix de la vie d’enfants ou d’adultes exposés à des substances nocives… D’ailleurs, 95 % des territoires où se logent ces matériaux précieux sont maintenant détenus par la Chine qui n’a pas la même notion que nous des droits de l’homme… Si ces nouvelles technologies nous permettent de communiquer avec ceux qui sont loin, respectent-elles pour autant à la fois les populations lointaines, et les impératifs écologiques ? Nous pouvons aussi parler de la gouvernance par les nombres… qui soumet les lois à un calcul d’utilité chiffré et qui structure désormais notre vision du monde déficit budgétaire, ratio d’endettement, taux de croissance sont devenus l’horizon privilégié du politique, fidèle au rêve de l’harmonie par le calcul » nous rappelle Alain Supiot, dans La gouvernance par les nombres, Paris, Fayard, 2015. Il n’y aurait plus d’orientations majeures prises par des gouvernements politiques mais simplement des mécanismes d’ajustement en fonction d’indicateurs qui déterminent par des algorithmes la marche à suivre. voir Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien, p. 8. On ne serait plus dans la démocratie mais dans l’algo-cratie, le pouvoir des algorithmes. Deux interrogations… Interrogation sur la possibilité délaborer une pensée avec ces nouvelles technologies… est-ce qu’elles nous aident à élaborer une intelligence collective ? Est-ce que les réseaux sociaux nous aident à penser, ou bien ne sont-ils que le reflet d’une émotion collective ? Avons-nous encore de véritables espaces publics, de véritables lieux pour penser, développer, argumenter une réflexion et la rendre ainsi acceptable par tous ? Avons-nous encore des espaces, non pour réagir immédiatement, mais pour agir en élaborant une pensée, pour prendre de la distance par rapport aux faits bruts que nous diffusent les médias ? Quels sont nos véritables espaces de médiation, d’élaboration, d’élargissement du regard, nécessaires à tout choix qui se voudrait raisonnable ? Interrogation aussi sur les sommes de données accessibles à tous… À croire qu’elles nous sont données pour qu’on n’ait plus besoin de choisir. Tout est donné, tout nous est calculé, tout est décidé ! Enfin, nous sommes libérés de la lourdeur de décider ! Quel bonheur, quel confort ! Plus besoin de décider… Ce progrès de l’accessibilité des données permet-il l’émancipation de l’homme ? Est-ce que la liberté de devoir toujours tout choisir sa religion, son sexe, ses enfants n’est pas trop lourde à supporter, d’où la mise en place de multiples calculs nous évitant ainsi de devoir choisir, décider… Avant, nous étions confrontés à lautomatisme de la tradition, de la culture. Tout était décidé à l’avance. Maintenant, avec les nouvelles technologies, on croit avoir dépassé ça… Mais, en fait, on se laisse guider, souvent inconsciemment, par l’automatisme des nouvelles technologies. Nous sommes passés de l’automatisme de la tradition à l’automatisme de la technologie. Celle-ci calcule et prend des décisions fondées sur des théories mathématiques de probabilité, de statistiques appliquées à la prévoyance sociale pour évaluer les risques… comme le font les assurances ou les banques…. Tout est calculé pour gagner de l’argent et du temps… au risque de décider de ne rien vivre… A croire que le quantitatif pourrait un jour remplacer le qualitatif… A croire que la joie se calcule… A croire que la tâche du dialogue collectif n’apporte aucune joie… A croire qu’il faut se libérer de ce qui pourrait faire toute notre humanité… Face à l’injonction ou l’illusion du décider tout seul », qui peut conduire à des réactions violentes, votes extrêmes ou autres, quels sont les espaces de prise de distance et d’élaboration collective pour exercer une liberté de choix qui soit informée, nourrie, mûrie par l’échange avec d’autres, qui fait prendre du recul et permet d’exercer notre raison ? Écoute de la Parole Actes 2,6 ils étaient tous profondément surpris, car chacun d’eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils étaient remplis d’étonnement et d’admiration, et disaient ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous galiléens ? Comment se fait-il alors que chacun de nous les entendent parler dans sa langue maternelle ». Peu importe les moyens qu’on utilise…, Luc semble nous inviter à parler une langue maternelle. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue de douceur, une langue qui donne naissance, une langue qui pourra faire naître de l’humanité… Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue qui tâtonne, qui frôle et qui va toucher presque » des vérités profondes en l’autre… sans les saisir, sans les abîmer. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être avoir une langue qui donne à chacun la possibilité d’être là , parmi nous. C’est peut-être avoir une langue qui ne prend pas la parole, mais qui fait passer la parole, qui offre la parole. Avoir une langue maternelle, c’est peut-être parler en silence… un silence qui pourra accueillir toute foi, toute foi en la vie ; … c’est peut-être déposer un silence qui permettra aux personnes de retrouver au fond d’elles-mêmes la Parole qui les a faites… Questions pour approfondir Avec qui choisissons-nous de nous relier ? Qui nous relie ? Comment sommes-nous reliés ? Pourquoi nous relier ? Comment faire de la médiation ? Comment élaborer des choix ensemble ? Qu’est-ce que cette expérience de médiation fait naître en nous et autour de nous ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 76 Si la foi, tout comme la raison, se communique et cherche à se transmettre, elle a besoin de la médiation du langage, un langage qui se partage et évolue relativement » à ceux à qui l’on s’adresse. » 3e Axe Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromages ? » C’est le problème de la démocratie !! Tout le monde la réclame, mais personne ne sait vraiment comment la faire fonctionner… Comment gouverner 300 sortes de fromages ? Comment associer le chèvre chaud comme le corse !… avec un fromage froid comme le bleu d’Auvergne, avec au milieu de la cancoillotte dégoulinante, à croire qu’elle est multiculturelle ? On ne parlera pas du babybel sans goût ! La difficulté est de réintégrer les questions particulières dans un cadre d’ensemble, de les hiérarchiser, de les articuler, de définir des compromis acceptables entre des exigences contradictoires avec divers modes de décisions… Cela suppose un travail de remontée remonter à la source de ces questions. L’intérêt personnel ou l’intérêt de tous ? L’efficacité… ou la reconnaissance de chacun ? Une rentabilité sans justice ou une idéologie sans faisabilité ? Comment décider du collectif à partir de volontés particulières ? À l’âge pré-démocratique, il s’agissait de protester depuis la place publique et de laisser les gouvernants trouver les réponses au palais… Aujourd’hui, en démocratie, c’est le pouvoir du peuple, on fait peuple quand on est à la fois du côté de la protestation, à la fois du côté de la décision au nom du peuple tout entier. Agir au nom du peuple, c’est agir au nom de tous et de chacun… Pas seulement de tous, de la majorité, sinon on détruit le chacun, certaine minorité… Et pas seulement au nom de chacun, sinon c’est la loi de la jungle. Comment alors gouverner ? Observons… Premier moyen uniquement par le gouvernement en place, par l’exécutif… Or, pour gouverner, il faut le trépied pouvoir/autorité/force militaire et économique. Hollande avait le pouvoir, mais pas d’autorité. Le Pape François a de l’autorité mais pas de force militaire ou économique… Deuxième moyen pour gouverner… les experts… qui ont les données et peuvent tout calculer… Or, le réel ne se limite pas aux chiffres. On ne gouverne pas un pays comme une entreprise. Un pays a une culture, une tradition, des mœurs… le réel est plus complexe que des chiffres. Un pays a une histoire, un sens… or, le sens n’est jamais prédéterminé, calculable à l’avance. Le sens, l’orientation sont décidés et pas seulement calculés. La cohérence logique qui peut se calculer ne peut remplacer la cohérence narrative qui se veut sensée. Le sens de tous et de chacun dépasse les calculs. Comme la dignité de l’homme, elle n’a pas à être justifiée. L’homme n’est pas un moyen mais une fin en soi. Troisième moyen par la rue, les syndicats… Or, la démocratie c’est le pouvoir du peuple. Ce n’est ni le pouvoir de la rue, ni le pouvoir de la majorité. Victor Hugo disait souvent la foule trahit le peuple ». Tocqueville, qui admirait la démocratie, le meilleur régime, nous avertissait en se méfiant de la tyrannie de la majorité. La majorité ne respecte pas forcément les minorités. Cependant, et heureusement, la société a le droit de se faire entendre ! Nous sommes dans un État de droit ! On a la liberté d’expression ! Mais les individus sont tellement isolés les uns des autres… comment les entendre ? Quatrième moyen la participation politique locale. Dans des collectifs, des conseils de quartiers, des instances de médiation, ces lieux de participation prennent de l’ampleur et permettent une élaboration plus collective de réflexions. Il s’agit d’élaborer un point de vue général et non individuel. C’est un niveau intermédiaire entre le gouvernement et chaque individu. La politique ne se joue pas qu’au niveau national. Elle se bâtit aussi au plus petit niveau, sur des questions qui ne sont pas forcément dans le débat public. Pourtant ces questions influencent les votes… Les votes extrémistes s’arriment à des frustrations d’habitants qui se retrouvent seuls dans une situation difficile ex pannes d’ascenseur, présence de jeunes dans les halls perçue comme menaçante, voitures brûlées…. Le décalage avec les discours politiques tenus par une catégorie de population qui n’imagine pas ce qu’ils vivent au quotidien leur fait violence. Mais les modalités de cette participation sont difficiles à trouver, pour qu’elle soit réelle et non alibi ». Par conséquent, on peut s’interroger comment contribuer politiquement à l’élaboration de l’intérêt général ? Faut-il faire pression sur nos élus ? Faut-il pousser les législateurs à produire des lois finalement inapplicables ? Confier les décisions aux experts ? Faire que les citoyens deviennent experts ? Y a-t-il d’autres moyens d’élaborer des lois et faire mûrir les orientations à prendre ? Écoute de la Parole Marc 10, 32-45 Jacques et Jean demandent à Jésus d’occuper des places de pouvoir, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche… il est bien question de pouvoir… ! Mais alors qu’on imaginerait bien et qu’on aimerait bien peut-être ! que Jésus les remette à leur place, il prend au sérieux leur demande, sans la disqualifier. Pour Jésus, il n’est jamais question de défaite quand les choses ne coïncident pas vraiment. Jésus commence par les écouter vraiment. Il n’entend pas seulement leur désir de pouvoir. Il entend bien plus… Il entend ce qu’il y derrière leur cœur… il va entendre leur désir de proximité. Il prend au sérieux leur demande. Et à ce moment-là , le temps s’accomplit, un kairos » s’accomplit. Le temps accompli, c’est un temps où rien est fini, où tout peut commencer, où tout peut recommencer, tout peut être traversé. À partir de cette écoute, Jésus ne va pas leur attribuer une place… une place à droite ou une place à gauche… Au contraire, il va les déplacer… À partir d’une demande qui paraît être du ressort de l’individuel ce que leur reprochent bien les autres disciples !, Jésus va les tirer vers autre chose, vers la coupe pour la multitude. Il les interroge pouvez-vous boire à cette coupe ? Il leur fait confiance oui, vous le pouvez. Jésus croit en eux. Il croit que quelque chose de bon en eux pourra advenir. Jésus a foi en la vie. Il a foi en une évolution, en une création patiente et collective. De même pour les dix autres disciples qui se mirent à s’indigner, en sentant cette injustice qui leur est faite. De l’impossible est en eux, de l’impossible les envahit. Quelque chose ne passe pas ! Et pourtant… Jésus fait une brèche dans cette indignation, dans leur impossible. Celui qui veut grandir parmi vous sera votre serviteur ». Jésus fait une brèche. Jésus se fait proche de nous pour faire naître du possible quand les choses nous paraissent impossibles. Questions pour approfondir Quels sont nos lieux de discussion, nos espaces publics pour dialoguer ? Avec qui ? Sont-ils des lieux de confrontation d’intérêts ? ou des lieux de vérité, des moments d’accomplissement, des moments favorables à l’ouverture ? Comment l’Évangile retourne-t-il mon regard ? Comment l’Évangile m’aide-t-il à voir du possible dans ce qui semble impossible, une brèche dans ce qui semble définitivement fermé ? Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 93 Ce défi requiert d’inventer de nouvelles façons de vivre en commun, susceptibles de dépasser, sans pour autant nier, les différences d’appartenances et de convictions qui caractérisent notre société plurielle aussi semble-t-il essentiel, pour y parvenir, d’enrayer la spirale d’accélération dans laquelle nous sommes pris, afin de nous dégager plus d’espace et de temps pour réfléchir à ce que nous voulons réellement faire ensemble, et commencer à le mettre en œuvre » 4e Axe Les périphéries » versus les centres de décisions » Nous choisissons ce thème car certains se sentent abandonnés. Les élections récentes au suffrage universel nous l’ont bien montré. Le FN n’est pas passé. Faut-il pour autant tourner la page ? La difficulté La fracture n’oppose plus la gauche à la droite ou les urbains aux ruraux. La fracture oppose une France d’en haut où tout peut se décider… et une France d’en bas qui n’a pas le choix, qui vit comme elle peut, là où elle peut. Il y a une France où il est encore possible de choisir son lieu de vie, son emploi, ses loisirs, ses modes d’informations. Et il y a une France d’en bas, contrainte de vivre là où on lui a enfin attribué un logement, contrainte d’accepter un travail peu valorisant, loin de chez elle, à des horaires pas faciles pour vivre en famille et où les enfants n’ont évidemment pas le choix de leurs filières scolaires. Pour les ouvriers, employés, la mondialisation est bien souvent perçue comme une menace. Pour les cadres, la mondialisation est bien souvent perçue comme une opportunité… Pour certains, la France doit s’ouvrir au monde ! Pour d’autres, elle doit s’en protéger !!! Que faire quand on voit à la fois des classes dominantes croire à la pertinence du modèle économique et social mondialisé, mais aussi des classes rester à l’écart de toutes ces zones d’emplois actives, répondant au marché mondial, ayant leur place au sein de la mondialisation ? Que faire quand on voit que la mondialisation fonctionne bien ! Les 2/3 du PIB sont produits dans les grandes villes. Comment ne pas bénir la mondialisation économique et son ouverture aux frontières ? Les grandes villes se spécialisent de plus en plus dans les secteurs économiques les mieux intégrés à l’économie mondiale. Elles gagnent alors un contenu décisionnel de plus en plus élevé. Cela génère le plus souvent l’emploi de personnes très qualifiées, mais aussi de nombreux espaces d’inégalités. On a beaucoup valorisé l’idée de créer sa propre entreprise ou avoir le statut d’auto-entrepreneur… Souvent, ce sont des personnes au chômage de longue durée qui s’y sont résolues. Maîtrisant un savoir-faire, elles doivent aussi assurer la gestion administrative, la prospection commerciale, la relation clientèle, sans en avoir l’habitude, ni les compétences. Elles sont de fait fragilisées puisqu’on leur demande beaucoup plus qu’aux autres. Mais la réussite de quelques-uns, très médiatisée, laisse penser que si on veut, on peut » et accrédite l’idée que si les pauvres ne s’en sortent pas, c’est leur responsabilité… De plus, les banlieues ont changé de fonction. Hier dévolus à l’accueil des salariés et d’ouvriers intégrés à l’économie locale, ces espaces sont devenus des quartiers de logements sociaux où vivent de nombreuses personnes sans emploi ou en emploi très fragmenté temps partiel, occasionnel, aléatoire. Certains sont donc devenus de fait » hors société alors qu’ils font partie de notre société …! La question n’est donc pas de savoir si le modèle de la centralité, où tout se décide, est pertinent économiquement ou non. La question est de savoir si ce modèle de la centralité fait ou non société. Comment trouver un terrain d’entente entre les catégories populaires qui supportent le poids du chômage, la précarité sociale, et celles qui au contraire, ont très bien trouvé leur place dans ce nouveau mode de vie mondialisé ? Est-ce que le rôle de la France d’en haut doit se limiter à redistribuer un minimum de ressources vers des territoires condamnés, vers les populations inutiles… Pardon… vues » comme inutiles ? De même sur le plan culturel, l’ouverture à l’autre… Les couches supérieures sont celles qui sont les plus ouvertes sur la question de l’immigration. Cela n’est pas surprenant puisque ces catégories sont celles qui ont les moyens financiers de mettre une frontière avec l’autre, celles qui peuvent réaliser des choix résidentiels et scolaires qui leur permettent d’échapper au vivre ensemble Véritablement !!!! C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles valorisent l’enrichissement dû à la rencontre de l’autre stages à l’étranger de leurs enfants étudiants ou vacances découvertes passionnantes!. Ces couches supérieures sont certainement capables de théoriser la complexité du rapport à l’autre…Mais la question, quant à l’accueil des réfugiés, n’est-elle pas de le vivre ? À l’inverse, les catégories populaires vivent déjà depuis longtemps le rapport à l’autre dans le quotidien et sentent très bien qu’il est ambivalent… Il peut être fraternel comme il peut être conflictuel… On peut être raciste le matin et fraternel l’après-midi au bistro. Le rapport à l’autre est d’autant plus difficile qu’il apparaît comme une menace Ils vont prendre nos emplois, nos logements… ». L’arrivée de l’autre est d’autant plus menaçante quand on se sent en minorité… Alors quand on a les moyens de l’évitement scolaire, résidentiel…, peut-on accuser, ceux qui n’ont pas les moyens, de repli, de fermeture ? Dans ce monde de l’hyper-mobilité, de l’hyper-flexibilité, qui exige de suivre les emplois où ils se trouvent, comment entendre ceux qui n’ont pas assez d’autres sécurités pour quitter maison et environnements sociaux et familiaux stabilisants ? Saurons-nous plutôt traduire tous ces ressentiments et ces cris d’injustice, non pas en idéologie violente, mais en volonté politique, en demande de justice ? Saurons-nous apprendre à décider ensemble avec les talents de tous et de chacun, et comme le dit Etienne Grieu, sans réduire l’espace du débat à ceux qui savent défendre leur point de vue » ? Écoute de la Parole Marc 4, 35 Jésus leur dit passons sur l’autre rive » Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque où il se trouvait et il y avait d’autres barques avec lui. » Jésus passe sur l’autre rive, il va traverser les tourbillons de vent, apaiser les révoltes, libérer ceux qui se sentent prisonniers, rejoindre les lieux où la vie ne semble plus être là . Comme le dit saint Paul, il va aller faire exister ce qui n’existe pas encore ». Peut-être qu’il nous appelle à être proches des bontés infinies qui semblent malheureusement éteintes. Elles sont souvent éteintes car nous avons les yeux fermés. Elles ne sont pas écoutées souvent parce que non calculables… Partir à l’écoute de ce qui fait l’authenticité des gens c’est aller à la rencontre de l’autre, c’est partager ce que chacun, l’un et l’autre, vit, sait, et espère. Certes, partir c’est se livrer à l’inconnu, à l’imprévu… mais surtout à l’infinité des possibles. Passer sur l’autre rive, s’ouvrir à l’autre, c’est se laisser bousculer par toute l’étrangeté de l’autre, celle qu’on n’a pas choisie, celle dont on n’a pas du tout envie. L’ouverture à l’autre n’est jamais une donnée spontanée, naturelle, comme désirer une place au soleil. L’ouverture à autrui ne relève pas de l’élémentaire, mais de l’humanité, d’une humanité encore et toujours à créer, si nous la voulons… comme notre Père. Passer sur l’autre rive, c’est aussi un appel à faire alliance. L’alliance dans la bible est un principe de vie. C’est la non possibilité d’indifférence » … on ne peut pas être chrétien par politesse. Cette alliance, cette non possibilité d’indifférence » est principe de vie, principe d’humanité. Car l’humanité ne se trouve ni chez l’un, ni chez l’autre, mais bien entre » les uns et les autres. L’humanité n’appartient à personne. Elle n’est pas l’ un », mais le commun », l’ un à plusieurs ». Questions pour approfondir Périphérie, centralité comment nous situons-nous ? Comment sommes-nous pris dans ce mouvement ? Percevons-nous la clameur des gens à la périphérie ? Que nous révèle-t-elle de leur authenticité et de notre commune humanité ? À son écoute, y trouvons-nous un appel à faire peuple » de manière innovante ? Un extrait de Grieu, Projet, février 2015 Redonner leur place aux oubliés, l’expérience de Diaconia Au total, ce souci prioritaire des membres oubliés redonne vigueur au jeu démocratique. Il le rouvre contre la tentation – constante – de réduire l’espace du débat à ceux qui savent défendre leur point de vue. Il le conforte, parce que celui-ci ne peut que gagner à voir davantage d’acteurs entrer dans le jeu. » Un extrait de Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien », p. 103 le scandale du Dieu crucifié continue d’avoir lieu dans l’indifférence quasi générale que suscitent la clameur des plus pauvres et celle de ces êtres vivants qui atteignent chaque jour silencieusement les rives de l’extinction. »
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